Nos astuces pour le sommeil des petits

Nous sommes presque tous un moment donné parents, voisins, frères ou sœurs d'un enfant qui ne dort pas bien.. Les conséquences du manque de repos d'un petit empiètent souvent sur l'entourage. Spécialisées dans les rythmes du sommeil mais également mamans, nous partageons avec vous quelques conseils pour avancer dans ce chemin pas toujours simple vers l'endormissement de votre enfant.

7049 Vues

Des infos utiles pour les parents

En tant que parents, nous nous posons beaucoup de questions sur le sommeil de nos enfants. Pourquoi se réveille-t-il la nuit ? A quel moment dois-je poser des limites ? Au moment du coucher, comment différencier des pleurs sincères de pleurs "comédie" ? Nous vous proposons de réécouter l'émission "On en Parle" de la RTS sur le sujet, du jeudi 05.09.2019 : Guichet : Le sommeil des enfants. Des spécialistes livrent leurs conseils toujours bienvenus.

L'ouvrage "Le Rêve, le Sommeil et l'Enfant" de Dr Marie Thirion et Dr Marie-Josèphe Challamel, aux Editions Albin Michel, est un excellent repère pour accompagner votre enfant à tout âge.

Les conseils de Medi-Lum

De sa naissance jusqu'à ce qu'il "quitte le nid" familial, le sommeil de votre enfant passera par des phases plus ou moins chaotiques. La première nuit à la maison est déjà marquante : le nouveau-né doit s'habituer au lit plat et froid de sa chambre après 9 mois enroulé en boule dans le ventre de sa mère. Comment va-t-il y réagir ? Chaque petit est différent, mais l'attitude des parents l'aidera grandement à s'approprier son lit et son sommeil. Spécialisée dans le domaine des rythmes biologiques (le sommeil en fait partie), Bénédicte Wildhaber, psychologue du travail FSP, vous livre quelques conseils qui compléteront peut-être votre boîte à outils personnels.

La construction du sommeil et ses grands principes

  • Le sommeil fait partie d'un rythme circadien (24h) appelé le rythme veille-sommeil. Cela signifie que les activités et événements de la journée ainsi que les siestes ont un effet directe sur la qualité du sommeil la nuit.
  • C'est à partir de 3 mois que le rythme circadien veille-sommeil se consolide : cela signifie que le sommeil du bébé commence à se caler sur l'alternance jour-nuit extérieure, et ses périodes d'éveil la journée se rallongent.
  • Cette rythmicité jour-nuit est grandement influencée par l'exposition à la lumière et à l'obscurité. L'horloge biologique au cœur du cerveau reçoit en effet l'information de jour ou de nuit par la rétine et synchronise les rythmes biologiques en fonction. Eviter la lumière la nuit devient important pour que la mélatonine, notre hormone du sommeil, puisse être sécrétée sans interruption.
  • L'architecture du sommeil peut s'apparenter à l'activité d'un sous-marin : dans un cycle de sommeil, l'enfant plonge progressivement dans le sommeil profond puis remonte à la surface, pour replonger dans un sommeil profond et ainsi de suite jusqu'à la fin de sa nuit. Lors de remontée à la surface, le sommeil est plus léger et très souvent, des micro-réveils apparaissent : si la plupart des gens ne s'en rendent pas compte, d'autres plus sensibles ouvrent les yeux et peuvent avoir plus ou moins de peine à replonger dans le cycle suivant.

Grandir et dormir, un long fleuve chaotique

Le sommeil d'un enfant n'est pas acquis "pour de bon" : le rythme de sommeil est mis à l'épreuve à chaque étape du développement hormonal, des nouveaux apprentissages et des découvertes qui remplissent ses journées. Le soir, l'enfant fait le compte de tout ce qu'il a vécu et doit trouver le sommeil avec la tête pleine d'images stimulantes. Dans son sommeil, son cerveau profite de consolider tous les apprentissages de la veille, et intégrer les grandes étapes du moment : la marche, la parole, les émotions et bien d'autres nouvelles compétences essentielles. Dans ce tumulte de nouveautés, l'enfant passe inévitablement par des phases de bon et moins bon sommeil comme l'on traverse une tempête. Le point positif est que grâce à un encadrement adéquat, ces phases ne seront que passagères.

Trucs et astuces pour le nouveau-né

  • L'environnement lumineux devrait être différent entre la sieste et la nuit pour aider l'horloge biologique à distinguer ces deux types de sommeil : au moment de la sieste, laisser un peu de jour dans la chambre, et opter pour une obscurité complète la nuit, ceci dès le plus jeune âge.
  • Le soir, préparer l'arrivée du sommeil en baissant les lumières 30 à 60 minutes avant de coucher l'enfant. Durant la nuit, essayer au maximum de maintenir l'obscurité ou des lumières non stimulantes (veilleuse rouge conseillée, mais surtout pas bleue) pour les soins apportés au nourrisson (change, allaitement, etc.).
  • Prendre l'habitude de ne pas parler la nuit au bébé lorsqu'il appelle pour manger ou être réconforté. Vous pouvez l'apaiser par une caresse, éventuellement un son sourd (bruit blanc) s'il a un chagrin, mais vos paroles en pleine nuit l'inciterait à l'interaction alors que vous souhaitez justement qu'il apprenne dès le plus jeune âge à retrouver son sommeil de manière autonome. Ce conseil est préventif pour les petits. A l'âge où vous votre enfant parle, votre voix a alors un tout autre rôle.
  • Se coucher à l'endroit de son lit, et observer ce que l'enfant y voit depuis cet angle de la chambre : vous sentez-vous vous-même confortable à cette place ? Le lit peut parfois se trouver sous un objet ou un angle de la chambre qui n'est pas agréable, et s'installer à l'endroit du lit permet de s'en rendre compte et déplacer le lit à un endroit plus propice.

Trucs et astuces pour préparer la nuit

  • Créer une routine qui l'emmène au pays des rêves : aller au lit est un grand moment de détente, de repos et de bien-être qu'il faut cultiver dès le plus jeune âge. Son lit est un endroit "rien qu'à lui", un petit nid douillet. La routine du soir est donc cruciale.
  • Eviter le liquide la nuit après 8 mois : lorsque l'enfant mange correctement du solide (purées), il reçoit un apport énergétique suffisant pour passer la nuit. Continuer à le nourrir la nuit peut entretenir des troubles du sommeil et les ancrer dans le rythme biologique. La vessie par exemple se vide selon un rythme biologique diurne et nous n'allons en principe pas aux toilettes la nuit. Pour un bébé, boire trop de liquide la nuit perturbe son cycle avec une vessie active pendant son sommeil, engendrant inconforts et réveils nocturnes.
  • Apprendre à l'enfant à s'endormir seul : seul ne signifie pas isolé et en proie à lui-même, mais en pleine détente et confiance en soi. Faire du moment du coucher un beau moment y participe grandement. Si sentir le bébé s'endormir contre soi est un bonheur pour le parent, il entretient une dépendance affective pour l'enfant qui risque de vous jouer des tours sur plusieurs années. Votre bébé aura besoin de vous pour se rendormir à chaque fois. Penser donc à l'amener au lit avant qu'il ne s'endorme dans vos bras, et amener une douce transition entre vous et son lit. Des objets de transition peuvent aider : le son des vagues de la mer, un doudou ou une lolette, un petit vêtement portant votre odeur (pas de grand vêtement, il pourrait gêner les voies respiratoires de l'enfant).

Du côté des parents...

  • Etre convaincu : quelque soit la démarche que vous choisissez face à un problème de sommeil d'un enfant, il est important que vous vous sentiez sereins et convaincus. Si vous doutez en cours de route, voire changez de stratégie, votre enfant le ressentira et perdra ses repères également.
  • Etre indulgent : Un enfant qui dort mal signifie souvent une mauvaise nuit pour les parents aussi. Le manque de sommeil ayant des conséquences importantes sur l'humeur, l'irritabilité, la mémoire, la concentration ou encore la santé, prenez conscience en famille de cette situation transitoire et essayez de rester bienveillant.
  • Etre pondéré : un enfant peut dormir bien un temps, puis tomber malade, être gêné par un rhume, etc. La première maladie pour un bébé est un séisme : il se sent mal et ne sait pas ce qui lui arrive. Il n'arrive pas à respirer correctement et s'en inquiète. Des réveils nocturnes s'ensuivent, et vont perturber l'horloge biologique quelques nuits d'affilées. Votre enfant aura besoin de vous pour le rassurer dans ces moments-là, et les règles habituelles devront peut-être mises sur pause jusqu'à ce que votre enfant soit remis.

Ce conseil vous a été utile ?

N'hésitez pas à le partager sur les réseaux sociaux